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INTERVIEW-Femmes-de-Loi-Femmes-de-droit.

INTERVIEW : Femmes de Loi, Femmes de droit.

Juliette Mel, avocate particulièrement attentive au rayonnement de notre profession et des femmes qui y contribuent, a pris l’heureuse initiative de réunir des interviews de « Femmes de Loi » dans différentes fonctions de Justice. Ces interviews sont riches de la diversité des expériences des unes et des autres. Ici, c’est Juliette Mel qui répond à mes questions avec toute la sincérité et la spontanéité qui la caractérisent.

Chère Juliette Mel

1. NL : Le livre que vous venez de publier comporte des portraits de femmes de toutes les professions de droit et c’est cette diversité qui est intéressante. Comment avez-vous eu l’idée d’un tel ouvrage et quelle en est la finalité ?
JM : La pluralité des carrières permises par le Droit n’est pas suffisamment mise en avant. Les projecteurs sont trop souvent braqués sur les avocats pénalistes alors qu’il y a pleins d’autres professions auxquelles des études de Droit peuvent mener. Je pourrai aller jusqu’au tome 8 de Femmes de Loi à toutes les mettre en lumière ce qui offre de belles perspectives, vous en conviendrez ! Je vais d’ailleurs en parler à mon éditeur DALLOZ.
L’objectif est, aussi, de souligner qu’indépendamment des discussions sur la nécessité, ou non, des quotas, des femmes ont réussi, réussissent et d’autres vont réussir. La volonté, est sans doute, LE maître mot de ce livre.

2. NL : Vous êtes vous-même femme de Loi, avec un grand L., quelle est votre conception du métier d’avocat aujourd’hui dans toute sa diversité ?
JM : J’adore mon métier et je souhaite à toutes et tous d’avoir la grande chance d’exercer une profession dans laquelle on ne s’ennuie jamais. Il y a 1001 façons d’être avocat parce qu’il y a 1001 dossiers. L’avocat se fait caméléon pour défendre les intérêts de son client.
Le droit d’être défendu est, pour moi, une liberté très fondamentale qu’il faut protéger comme l’illustre l’actualité sur le secret des échanges entre un avocat et son client.


3. NL : Pensez-vous que l’exercice du métier d’avocat est différent pour une femme de ce qu’il est l’exercice pour un homme et quelles sont les différences les plus marquantes ?
JM : Les différences ne sont, pour moi, pas liées au sexe mais à la personnalité de l’avocat, son domaine de compétence ainsi que sa conception de son métier. Le prisme du genre me paraît déformant et souvent déformé au gré des intérêts privés même s’il demeure, malheureusement, encore des discriminations et autres inéquités contre lesquelles il importe, bien entendu, de lutter.

4. NL : Avez-vous été confrontée à des difficultés particulières dans votre profession parce que vous êtes une femme , par exemple à de la misogynie ?
JM : J’ai rencontré et je rencontre encore des difficultés mais pas plus que dans d’autres domaines, pas forcément professionnels d’ailleurs. Et puis, parfois, être une femme m’a aidée alors cela fait un juste milieu !

5. NL : Quels conseils donnez-vous aux jeunes femmes qui rentrent dans la profession ? Que leur souhaitez-vous ?
JM : Je leur souhaite d’avoir envie. L’envie ouvre toutes les portes.
Je leur souhaite d’avoir de l’audace, pour favoriser l’ouverture de ces mêmes portes.
Je leur souhaite enfin d’avoir de la ténacité, pour ne pas oublier que rares sont les portes qui ne s’ouvrent pas.